On reste toujours attaché à ses premiers émois. Tally Ho! les a connus avec le rock slacker de Pavement et les montées d’adrénaline des Pixies. La base. Il a suffi d’une étincelle pour que ça s’enflamme à nouveau. Un concert, un soir d’hiver : Omni, groupe arty entre pop et post-punk, donne envie à ces quatre trentenaires, pour certains de replonger, pour d’autres d’emprunter un autre cap. Chacun ses goûts. Les leurs les poussent vers Parquet Courts et son rock bien aiguisé, souple et carré. Un bon résumé du son de Tally Ho!, que le groupe peaufine avec l’ingénieur du son Romain Baousson.
Il faut que ça claque. Comme ce nom déniché sur un album de The Clean, groupe indie de la valeureuse et riche scène néo-zélandaise. Tally Ho! sonne comme un cri de ralliement. En Angleterre, on l’éructe lors de la chasse aux renards, sorte de taïaut décliné dans la langue de Shakespeare. Plutôt que de lâcher les chiens, les quatre Rennais domptent des chevaux électriques, leur tenant la bride sur des cadences maîtrisées tout en les caressant de savantes mélodies.
À la fois pop, à la fois rock, Tally Ho! préfère ne pas choisir et fait passer un frisson saturé en chantant d’éternelles histoires de problèmes relationnels et d’inadaptation. L’enfer, c’est les autres. Avec Tally Ho! on les supporte bien mieux.
Philippe Mathé